BPA : 50 ans d’intoxication par le plastique !
Le bisphénol A est une substance chimique de synthèse utilisée depuis plus de 50 ans notamment dans l’industrie du plastique. L’Anses a identifié près d’une soixantaine de secteurs d’activité potentiellement utilisateurs de cette substance en France. Les travaux de l’Agence sur les usages et les effets sanitaires du bisphénol A, réalisés dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’ont conduit à recommander, dès septembre 2011, une réduction des expositions de la population, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2015, le bisphénol A est interdit en France dans les contenants alimentaires, conduisant à une baisse significative du niveau d’exposition à cette substance.
BPA, mais aussi BPS, BPF, BPHF…
Le Bisphénol A, également connu sous le nom de BPA, constitue une menace manifeste pour notre santé. Les plastiques de substitution au BPA, tels que les BPS, utilisés dans certains produits “sans BPA”, ne sont eux aussi pas meilleurs pour la santé.
À l’heure actuelle, la science est assez marquée : le Bisphénol A, également connu sous le nom de BPA, constitue une menace manifeste pour notre santé. Utilisé partout dans l’industrie alimentaire le BPA détraque notre système hormonal, agissant comme un perturbateur d’œstrogène et favorisant des problèmes comme les cancers du sein et de la prostate, les problèmes cardiaques, le diabète de type 2, l’autisme, l’asthme, l’infertilité et même l’obésité. Et ce n’est pas tout, aux dernières découvertes, son remplaçant comme le BPS par exemple, utilisé dans certains produits “sans BPA” ne sont pas moins nocifs.
Une nouvelle recherche a révélé qu’un produit chimique plus récent utilisé pour remplacer le BPA appelé bisphénol S, ou BPS, agit de la même façon que le BPA en perturbant les hormones. Une nouvelle étude sur les animaux révèle que BPS se comporte de manière très similaire au BPA, un produit chimique qui met à mal la fabrication naturelle des œstrogènes, une fonction essentielle pour notre corps, hommes ou femmes, pour être en bonne santé.
Perturber les rythmes hormonaux de notre corps pourrait ralentir la croissance cellulaire, la libération d’hormones saines et la santé des neurotransmetteurs, comme l’a montré la recherche BPA précédente en examinant l’exposition à des niveaux très bas – ceux que nous rencontrons probablement tout au long de la journée.
Un système défaillant
Depuis 2015 en France, le BPA est interdit dans l’industrie plastique alimentaire, de ce fait, les industriels se sont rabattus rapidement sur les BPS, BPF, BPHF non encore testés. Ces derniers, tout comme les BPA, ont été introduit dans des produits de consommation avant que les scientifiques n’aient encore établi adéquatement leur sécurité, une erreur coûteuse, compte tenu de tous les problèmes de santé sérieux que les scientifiques associent maintenant aux produits chimiques qui perturbent les hormones.
Un changement est nécessaire sur la façon dont nous introduisons les produits chimiques dans les produits de consommation. Des tests approfondis doivent être effectués avant que ces produits chimiques soient utilisés avec un produit qui se trouve sur le marché.
Comment faire sans BPA ?
Soyez “plastico-sceptique” ! Utilisez des récipients en verre, en céramique ou en métal autant que possible pour vos aliments et boissons.
- Ne jamais chauffer le plastique, la chaleur augmentera sa nocivité.
- Evitez de passer vos plastiques au micro-ondes ou au lave-vaisselle.
- Évitez de garder des bouteilles d’eau en plastique dans une voiture chaude.
- Évitez les aliments en conserve. Choisissez des options fraîches ou gelées pour éviter le BPA ou des produits chimiques similaires.
- Utilisez des plastiques sans BPA testés et approuvés sains (voir nos boites repas sans BPA / BPS)
Comment reconnaître les plastiques nocifs pour la santé ?
Il existe une classification des plastiques en fonction de leur composition et de leur degrés de nocivité avéré. Chaque plastique devrait, en théorie, présenter un numéro, en général en dessous du produit. Un système de code à 7 chiffres permet d’identifier le plastique. Tous ces plastiques ne présentent pas la même toxicité. Certains sont inertes et non toxiques. D’autres relarguent des phtalates, du bisphénol A, du styrène et d’autres perturbateurs endocriniens. Lesquels sont sûrs ? Lesquels sont à éviter ? La Réponse dans le tableau ci-dessous.
Rappelez-vous de privilégier les plastiques numérotés 2, 4 et 5 !
LOGO | NOM / TYPE | UTILISATION | SÛR / NOCIF |
Polyéthylène Terephthalate (PET) | Bouteilles d’eau, de boissons gazeuses, de jus de fruits, d’huile de cuisine… (transparent). Emballages jetables de toutes sortes, sac de cuisson, barquette alimentaire, emballages de cosmétiques | NOCIF : Plusieurs études montrent le relargage (diffusion) de perturbateurs endocriniens dont le trioxyde d’antimoine | |
Polyéthylène haute densité ou High Density Polyethylene (HDPE) | Souvent utilisé pour les bouteilles de détergents, de jus de fruits, de lait (opaque), bouchons visses, flacons pour cosmétiques, gels douches | SÛR : d’après l’institut National d’Information en Santé Environnementale (Canada) et le Réseau Environnement Santé (France) |
|
Polychlorure de vinyle (PVC) | Peu utilisé dans les emballages alimentaires si ce n’est pour emballer le fromage et la viande. Surtout utilisé dans la fabrication de jouets, de tuyaux en plastique, de rideaux de douche | NOCIF : Le PVC relargue des phtalates lorsqu’il est chauffé ou stocké en contact de corps gras. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens | |
Polyéthylène basse densité ou Low Density Polyetilene (LDPE) | Sacs congélation, sacs poubelles, poches zipées alimentaires, films alimentaires, barquettes | SÛR : d’après l’Institut national d’information en santé environnementale (Canada) et le Réseau environnement santé (France) | |
Polypropylène (PP) | Certaines tasses pour enfant, certaines gourdes souples réutilisables pour sportifs, récipients alimentaires réutilisables. Pots de yaourt. de margarine, de beurre, planches à découper en plastique | SÛR : d’après l’Institut national d’information en santé environnementale (Canada) et le Réseau environnement santé (France) | |
Polystyrène (PS) | Barquettes alimentaires à emporter, barquettes de viandes et poisson, gobelets, couverts et verres en plastique jetables, pots de yaourts. Sous forme expansée, sert à l’emballage et à l’isolation. | NOCIF : Le polystyrène relargue du styrène, suspecté d’être cancérigène | |
Autres | Cette catégorie comprend tous les types de plastiques qui ne sont pas inclus dans les autres. Notamment le polycarbonate (PC) compose les biberons, les résines internes des boîtes de conserves, les bombonnes d’eau. Les récipients pour micro-ondes mais aussi le petit électroménager |
NOCIF : Le PC contient du bisphénol A (BPA) qui est un perturbateur endocrinien |
Pour aller plus loin…